Parce que

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PARCE QUE

Parce que je ne suis plus à genoux sur le pas de la porte
Parce que la lumière du soleil sur le bouton de la porte en laiton me ranime
Parce que rien n’a plus d’intérêt tout de suite
Parce que le retour en arrière n’est plus possible
Parce que je suis encore là
Parce que je peux encore marcher
Parce que l’inconstance aléatoire (me) définit autant que la constance cultivée
Parce que je suis jugée
Parce que je vous ignore
Parce que je me montre à vous
Parce qu’elle me demande pourquoi et que je ne sais pas quoi répondre
Parce que je m’en fous
Parce que je suis vieille pour eux
Parce que je le veux et je le peux
Parce que je tiens debout et que ma robe brille
Parce que je suis une femme et je ne le sens pas
Parce que on m’a dit d’être une femme et je n’ai pas compris
Parce que j’ai la haine et la paix à la fois
Parce que je n’aime personne d’autre que mes mollets musclés
Parce que je pleure dès que l’on frappe la fille, l’enfant, l’homme, l’autre, la chienne, la chatte
Parce que je suis un conglomérat de données qui s’ordonnent mal
Parce que je n’ai rien à dire explicitement
Parce que ça n’aide personne, même pas le fusain vivant qui peine à atteindre le ciel
Parce que je ne me décide pas à être ou à partir
Parce que l’histoire ce tas d’ossuaires connus et de batailles patriotes m’écoeurent
Parce que le fantasme de la nécessité de la guerre m’affaissent
Parce que je cultive l’inutilité d’être dans cet état de compétition
Parce que je suis égoïste, autocentrée comme les autres et que ça me va
Parce que je suis médiocre et que ça ne valorise pas mes ascendants géniteurs
Parce que je suis moyenne que ça vous rend agressifs
Parce que je m’en fous à en sourire
Parce que je dramatise alors qu’ailleurs ça meurt, ça souffre et ça survie
Parce que (le) savoir rend insolente
Parce que (le) savoir rend lucide
Parce que (le) savoir n’est q’un point de vue mais devient ton angle de vue et le leur
Parce que (le) savoir est une vérité pas la vérité
Parce que ton savoir ne sert à rien dans cette guerre
Parce que (le) savoir nous occupe
Parce que je n’ai jamais de chiffres et de références à t’envoyer à la gueule
Parce que je sais juste que si chaque « moi » tente de ne pas écraser l’autre « moi » ce premier « moi » est vu comme faible, alors je suis faible, utopique, et dépressive.
Parce que sous mon voile je ne perds pas la face
Parce que je me montre à vous mais vous ne me voyez pas
Parce que je trans-parais et je vous vois
Parce que je ne sais pas qui je suis mais j’en ai une idée renouvelée chaque jour
Parce que ma conviction est ébranlable quand un dominant a le dernier mot bruyamment affirmé
Parce que je m’ébranle alors et me déteste de ne pas répondre avec puissance à cette domination ancestrale
Parce que mon orgueil trahit le manque de confiance incorporé qui me définit plus que mon genre.
Qu’en dit la la lapine ? La hyène ? La rapace ? Qu’en dit la rigole ? La jetée ? L’étoile morte ?
Continuer ? Fais le vite, parce que moi j’y vais.