-- Téléchargez Collages Féminicides en PDF --
Février 2020
Je suis en route vers l’atelier, on peut voir au quatre coins de la ville de Montreuil des collages dénonçant les féminicides et les violences sexistes.
Le premier collage qui attire mon attention se situe sur la place du marché à deux rues de l’endroit où j’habitais il y a quelques années. En france, une victime toutes les 48h.
Le 20 septembre dernier, une femme de 30 ans a été poignardée par son mari juste à côté de chez moi, le 108eme féminicide de l’année 2019. Aucun signe avant coureur n’avait été décelé par le voisinage proche. J’ai sans doute croisé cette femme lors de déplacements quotidiens, elle avait une petite fille de 18 mois comme moi.
Des collectifs se sont montés un peu partout en France au cours des derniers mois de 2019.
Les deux initiatrices du groupe à Montreuil, une jeune fille de 16 ans et sa mère préparent en lien avec d’autres militantes la première action nationale qui doit se tenir le samedi 14 mars 2020 dans plusieurs villes françaises simultanément, sur le modèle d’une précédente action réalisée à Nantes. Je les rencontre un soir. La plus jeune a arrêté d’aller au lycée et ne souhaite pas y retourner. Elle reçoit régulièrement des menaces.
L’objectif est permettre aux victimes de venir témoigner directement lors de l’action, ou de faire porter leur message par quelqu’un d’autre de leur choix.
Mars 2020
Première journée de confinement : Samedi 14 mars 2020
L’action nationale “Je te crois” est annulée comme toutes les autres manifestations en raison du confinement.
Au fils des semaines de confinement, les collages s’étiolent, les statistiques des interventions des forces de l’ordre s’envolent. Je songe aux suicidés et me remémore le visage d’une jeune femme que je n’ai jamais connu autrement que par une série de portraits. Dans les médias, certains journalistes prédisent la déferlante de parole post confinement.
1+