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Boring Bored Sculptures at Home
Vidéo indéterminée
2020
Toujours dans cette logique d’épuisement des possibles, enfin même si là la tâche n’est pas non plus totalement usante ni sans fin, je décide de ne garder qu’une texture appliquée à l’ensemble des formes.
Celle-ci est toujours choisie avec, relativement, le moins d’intérêt. Ce sont toutefois mes textures préférées en quelque sorte, sans que je n’ai vraiment d’explication. Elles composent une image assez plate, sans émotion, et c’est tout-à-fait ce que je recherche. L’application systématique du même « effet » unifie, uniformise et réduit l’ensemble à un « objet » plus simple. Cela me plaît bien comme ça. Un objet relativement complexe à produire devient par la suite simplifié.
J’ai des réflexes un peu malgré moi et j’applique cette méthode systématique sans avoir à réfléchir, ça va assez vite, et je n’ai pas l’impression de perdre, ni de gagner, ni d’avoir à gérer mon temps. Je m’applique à cette tâche et ça avance tout seul comme on dit. Je réfléchis en parallèle au montage vidéo que je vais extraire de ces images, je le prévois tout aussi systématique et dénué de toute forme d’émotion, une succession de fondus entre les différents états de chaque image me paraît évident. Je m’y attaquerai lorsqu’elles seront toutes rendues et calculées par mon ordinateur, ce qui ne saurait plus trop tarder maintenant.
Je les aime bien comme ça, un peu aplaties et aseptisées, mais bon, cela donne malgré tout un certain « caractère » à chacun de ces espaces. À part les fondus, il n’y aura aucun mouvement de caméra dans le rendu vidéo final, les images s’enchaineront simplement les unes à la suite des autres, le son sera très important. J’y pense aussi en parallèle et je vais m’appuyer sur mes recherches sonores du moment, des formes entre la répétition et la violence chaotique. Je pense que l’ensemble fonctionnera bien, une sorte de décharge électrique et synthétique. Je pourrait continuer encore longtemps et sans véritable fin et je n’ai aucun sentiment de lassitude face à ce travail, je n’en ai pas encore complètement assez mais je décide de clore cette épisode bientôt. La musique difficile sur laquelle je travaille devient de plus en plus l’une des composantes essentielles de cet ensemble.
