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Embrasse la montagne de ma part
Dis-lui qu’elle me manquera
Je n’envie pas sa relative
immortalité
Noli me tangere
Embrasse-la quand elle dort
Kiss and fly
Je serai ses neiges éternelles
Mises à mal par le génie humain
En banqueroute de banquise
Embrasse la quand elle sort
Embrasse de ma part
Toutes les montagnes où je me suis
Frayé un vivant chemin
Le meilleur hors piste de ma vie, maybe, fut un février d’une année de records d’enneigement mondial dans cette station des Pyrénées.
Après une merveilleuse tempête qui m’avait empêché d’aller à l’Observatoire du Pic du Midi de Bigorre, comme prévu, le téléphérique étant bloqué, on me l’avait téléphoné…
J’avais du coup passé deux jours, seul dans cette auberge du coté de Sainte-Marie de Bigorre, traité comme coq en pâte par une aubergiste qui me trouvait maigre. Je marchais entre deux tempêtes fouettardes, c’était frissonnant.
Je retournai dans ces Pyrénées l’été suivant pour un sujet de nuit sur l’Observatoire du Pic du Midi de Bigorre
Embrasse de ma part les mers
au cycle sans fin
dont je serai un chenal
au Mont Saint-Michel
Sans vitesse
Ni galop
Embrasse, à 25 minutes de Laval,
La Chapelle du Gêneteil du XIIieme
transformée en lieu d’art à Château-Gontier
Elle n’est pas mal
La vie est ce jour sans fin
Une aube incessante
Embrase-la de ma part d’âme
Il y eut les Alpes embrassées sous pas mal de leurs coutures, françaises, italiennes, suisses, allemandes, autrichiennes
Les aiguilles de Bavella
près des roches rouges du torrent
servant au canyoning
des colos d’ados que je suivais
je cavalais sur la pierre brûlante pour recueillir leurs témoignages, mon photographe courant pour attraper leurs images. Les Aiguilles de Bavella ressemblaient tant aux Dolomites.
Embrasse ce Kilimandjaro entraperçu
Le long des pistes de terre rouge kenyane
et le soir, au lodge tenu par des Maasaï longilignes, folklorisés
Embrasse la Serra da Estrela du Nord du Portugal
ses rochers aux formes insolites
encore plus touchants au couchant
Les monts du Colorado
tandis que les feuilles de leurs Aspen trees
avaient plus jauni
que deux semaines plus tôt
En Carélie du Nord finlandaise
(Frontalière de la Russie)
Les feuilles de leurs cousins arbres, les bouleaux
sur la colline de Koli
Suivre ainsi l’automne
au fil des feuilles
du Colorado à la Finlande
leurs veines arborées frémissant au vent
dans la lumière
Soir et matin
Embrasse les canyons de l’Utah, de l’Arizona, du Nevada
Par moi (d)écrits en nègre pour un article… sans avoir pu les voir pour de vrai, ce que je hais…
Embrasse le canyon da Fortaleza
dans l’Etat brésilien du Rio Grande do Sul
peu avant la frontière argentine
Il est près de la Route des vins des immigrés Italiens au Brésil du Sud
du côté de Garibaldi et Bento Gonçalves
à 250 kilomètres de Porto Alegre
Ils font du bon vin pour le Brésil
on l’avait d’ailleurs choisi pour la Coupe du Monde footbalistique de 2014
C’était un vin élaboré avec 11 cépages, autant que de joueurs par équipe.
J’ai visité ses vignobles avec son oenologue italo-descendante, Monica Rossetti
après le brief de cette passionnée aux blonds cheveux
se teintait de vin l’instant du souvenir
ses yeux dans un verre à pied
d’élégante facture
La vie est un jour sans fin
Embrasse-le de ma part calendaire
Ne l’embarrasse pas de notre disparition
Songe aux neiges éternelles
Qui ne le sont pas tant
La vie n’est pas un jour sans vin
aurait pu ajouter Omar Khayam,
poète persan du XIII ieme siècle
qui compensa par foi avec du vin
Força t-il en écrivant : Le vin, le vent, la vie ?
Songe au cycle incessant des lunes
sur les mers de minuit
Embrasse les aurores boréales qui m’ont
manqué
Oublis juste ce qu’il faut
des musées des horreurs génocidaires
Des chagrins du manque d’humanité et d’amour
Embrasse de ma part le désert de l’Atacama
et ses promesses télescopiques d’Infini
Penses aux amours sans chagrin
l’iris odorante
le jasmin sans fin
la fleur d’oranger
des innombrables arbres dégustés du bout du nez
à Palma de Majorca
En Avril de floraison
en guise d’oraison
Embrasse de ma part tous les jardins traversés
Effleure pour moi toutes les fleurs
du bout de tes paupières
Effleures de tes cils tous les pistils
(tant pis si certains sont toxiques)
Tu en seras bien aise
Et moi revigoré
D’avoir temps vécu
Et de vivre encore
Du bout de tes cils
Sourcilleux
Comme une source
Comme tous les estuaires et ossuaires
Fais des fils
Défais les fils des déserts
Nous ne sommes bons qu’à ça :
Faire et défaire
Tisser et détisser
L’imbroglio du vivant
L’écheveau du tentant
Bref, embrasse les mers de ma part
Leurs yeux réticulés au soleil scintillant
Leurs facettes myriadant
S’ébrouant tempêstueusement
Kiss all storms for me, man!
Chaque goutte de chaque mer
Ta serviette la peau
Au sortir de la douche de pluie
salvatrice de l’ancien temps
réparatrice du futur
essuiera l’essentiel du futile
Sans penser à nous
dans de beaux draps
Savonne-toi de l’oubli
Rince le babil incessant
Ferme et rouvre les robinets de parole
des êtres humains
Causant d’autant plus
Qu’il faudra se taire
Ce qui laisse en bouche
Un sentiment mitigeur
Dégoulinant simultanément
de bonnes ou atroces intentions
Sur la forêt vierge submergée
de shampoing bio
de chants point liés
d’aubaines et déboires
ni éco ni durables
Les poings liés de toutes les oppressions
Ne les embrasse pas de ma part
Embrase leur délivrance
en revanche
Embrasse toutes les amertumes
En phase d’amerrissage
des passions rallumées
Atterris, ne sois point atterré :
Chat ne sert à rien !
Embrase leur délivrance
en revanche !
Embrasse la côte de Caparica lisboète
Au bout du petit train desservant ses 40 plages genrées
J ‘ai bien cru y noyer ma parcelle du feu
Un été 2003
Lors d’un stop de 48 heures
En transit vers Rio de Janeiro :
Le fleuve de janvier
Les vagues y sont si puissantes
Qu’il n’y faut pas nager
C’est pourtant marqué à l’entrée
Après avoir perdu pied, j’ai fait la planche et du dos en revenant
Vers le bord, concentré, immergé, oreilles dans l’eau, yeux dans le ciel, pour survivre
Quand le maître-nageur vint me chercher
Le travail était fait :
je m’étais sauvé
Sénèque, Stoïque, en était témoin, plus haut, sur une des dunes des trois plages de nudistes de Caparica. Sans la promesse d’un monde providentialiste
La promesse d’un esprit satisfait
En dépit du mal de dos du travailleur du tertiaire
Que guette la thrombose de l’immobilité au poste de travail
Well let’s try to be a satisfied mind.
Vertige de satin, bonsoir !
La Terre est dans le Système solaire
situé dans l’un des bras spiraux de la Voie lactée
dans l’amas de galaxies appelé le “groupe local “
dans l’amas de la Vierge, contenant un millier de galaxies
Dans une région contenant plusieurs centaines d’amas de galaxies
le « super-amas local ».
Dans un groupe monumental de 100 000 galaxies
qui s’étend sur 500 millions d’années-lumière
Et leur mère (celle de toutes les galaxies)est-elle un super amas local, seulement visible par scan à scintillement ?
Elle pense comme moi à l’odeur forte d’une cagette de pêches striées de roux sillons. À une horde de melons du Vaucluse mûris par le prochain été du désir.
Vendus au bord d’une route un jour d’écrasant soleil, une cagette disposée par terre ou sur des tréteaux, débordant du cul d’un camion roulant sur quelque Nationale ou autopista.
La mère de toutes les galaxies sent le puissant parfum se dégageant des pêches en en surmaturité en les épluchant, en les découpant en carrés pour un apérond
Elle ferme les yeux en le faisant, puis en goûtant. Les cigales sont de la partie, les grillons se taisent. Ou l’inverse par plus de 24°…
∞=========≠
Je prends toujours les escaliers en montée comme en descente, jamais d’ascenseur : cela rend mou, les ascenseurs. Comme la perspective des points retraite inexistants...
Ce flottement redécouvert
Celui d’un long dimanche de confinailles, prélude d’une année à recommençer.
Puisqu’il y en aura
d’autres…
Encore en corps