-- Téléchargez L'horizon n'est pas fait pour être atteint en PDF --
-
- Au grand Toujours/Au petit Jamais
L’horizon n’est pas fait pour être atteint
Le réel est inépuisable…confiait non sans raison Édouard Glissant, enfin Patrick Chamoiseau, à Rudy, au bord de sa piscine de l’ l’agence de Bandol.
Cela tombe bien, qu’il soit inépuisable
je n’ai pas d’épuisette pour tout saisir à travers ses mailles
J’ai un filet pour pêcher tout ce qui est visible
Je le jette dans tous les paysages vus et à voir, ce filet, afin d’y épuiser mon réel avec ” le besoin de légèreté grave” qui seyait si bien à c’t’époque endiablèche de brèche. Comment vous dire cest? Disons que ces temps-çi, mieux valait ne rien dramatiser de ses ressentis sous peine de disparaitre du paysage une fois pour toutes.
Rester léger, surtout
Or, on voulait épuiser l’inépuisable, inscrire sa petite action existentielle dans la durée, pas la purée sectorielle. Et sans macarons chics à la con !
Les paysages, voulais dans tous sauter
Les voulais
habiter tous,
Guatemala, Sri Lanka, Colombia et caetera…
O Grand Jamais ne s’en évaporer !
Le Grand Jamais était mon passage favori vers les paysages où me lancer
O Grand Toujours réapparaître
O Grand Jamais ne disparaitre
J’étais un genre de hanneton
Cloué sur Marquise (prêtée pour une quinzaine dans une 🏠 amie)
Un cordon ombilical suçait le jus de moi, couleur coca clair-obscur, sortant dans un bruit de circuit à pression négative, un bruit bulleux, un bruit assez odieux de bouilloire, à petite vapeur permanente…
Du coup, je me fondais dans la peau d’un personnage de film de David Cronenberg, Existenz, Poltergeist, ou autre, ce genre d’imaginaire.
Et le “Dune” de Lynch, revu avec délectation dimanche : OOn voudrait tant être Paul Mohabius, le héros sauveur messianique (plutôt qu’un trou du su urbain interchangeable, pesant son lot d’entresoi, de bienveillance consensuelle, dans le meilleur des cas, en vieillissant).
Il faudra se contenter de la médecine-fiction, déchirure, certes, mais à finalité cicatricielle, pas sacrificielle, qui vous habitera tout 2020. Objectif ? Double cicatrisation pour Renaissance 2021. Et ligne de crédit vital haussière ( pour un temps ou deux)
La couleur du jus sortant de de ce moi- là…
était l’eau du Rio Negro à Manaus où plongeaient les gamins du crû (et moi 3 fois, dont une après le bordel d’une fois, avec la jeune cabocla et le mannequin Italien déchu, devenu guide touristique pour croisière sur l’Amazone histoire de croûter, qui rentrait gratuit au bordel grâce à mon ticket payant.
Oh, si pouvais me comprendre moi-même…
Quand tu n’es plus qu’une larve médicale reliée à un bruyant tuyau d’aspiration- bizarrement plus ou moins bruyant, selon les changements de pansement et mousse cicatricielle tous les 3 jours, voire selon les infirmiers le pratiquant – et là très bruyant, jusqu’à jeudi – tu n’es presque plus bon – avec la chaleur aussi – qu’à faire ta promenade de vieux jeune cleps le matin, une seconde le soir.
Prétexte : épuiser les alentours, acheter une connerie alimentaire de plus, cacheter des mirabelles au goût divin…
Tu imagines que si j’avais le bouton rouge, j’appuirais vite fait bien fait. Mais rien de tel n’existe… cela restera théorique, fantasmatique, pour le baume à l’âme humiliée par les diminutions
Même ici, il n’y a pas d’arme à feu chargée, juste une légion de couteaux, sagaies et épées murales…
Bref, j’aime pas être un zomb.
Bises ma belle, et achète des mirabelles d’août, exquises et fugaces elles sont…
Je vais pas faire dans le djihad à tuyau pour me trouver une queue de destinée !
Aphorisme en découlant :
J’aime pas quand je m’aime pas
Le tuyau n’émet pas de bruit, c’est le trafic
Celui du jus de moi transitant vers le nulle part d’une cassette jetable. Un coursier passe les prendre régulièrement.
Fou, quand on y songe, l’efficacité de notre système de soins et prise en charge, en l’occurrence en HAD. Vive ce qui reste de notre spécial régime de santé !
Régime que du malandrin, du moujik mal dégrossi, de l’Est à l’Orient importé, pompe à coup de fausses Vitale frauduleuses, c’est tout de même effarant, même si ça se dit pas. Sous peine de perdre son vernis barbu pétitionnaire, engagé de peu, mais quand même).
Le bloc pompe- cartouche sacoche, qui est le débouché du cordon ombilical, pèse dans les 3 kgs ; même dans un tote bag, peu discret pour aller faire le beau en ville. Sans compter ce putain de bruit d’aspiration constante…
Hier soir, le bloc, étouffé sous un oreiller, placé sous le sommier, bien plus bas que ma tête, en tenant compte soigneux de ma longueur de fil à la patte, enfin au ventre, pour baisser blé volume. Resultat sonore ? Bof. Je dois perdre 2 décibels de volume…
Si j’étais resté en lice pour le 26, de tout cela j’eusse fait une perf égo-intestino-ombilicale (transcendant absence de dieu sait quoi). Le 26 Septembre de cet an maudit par le marché humide de Wuhan Lors de la soirée performance MyOwnDoc à la galerie des Haies du fond du vingtième…
Mais cela ne sera pas, m’étant inscrit trop tard…
Si cela avait été…
À la fin ou au au milieu de la perfusion-performance, j’aurais oralisé…
Les quelques semaines et jours qui précèdérent l’opération d’extraction de boule et réduction du côlon en octobre dernier.
Aurais-tu miné cette satanée boule de fibre blanchâtre, ressentie depuis un mois, qui descendait chaque jour un peu plus vers le rectum, empêchant chaque jour un peu plus,tout impitoyablement, tout transit, pendant ces randonnées dans les Alpes-de-Haute-Provence ?
Aurions-nous dit cette poche intestinale avec laquelle l’ on s’était réveillé en octobre, qu’il fallait vider en manuel 6 fois en 24 heures, changer chaque jour (une infirmière s’en chargeait à domicile), qu’il avait fallu endurer 56 jours ? Et encore, en négociant avec sa chirurgienne bien-aimée. La plupart des gens atteints de ce mal la gardent à vie, cette horreur de poche où tout coule, 30 minutes après les repas…
Un ami psy lui avait dit plus tard que cette poche,c connue sous le nom de stomie représentait le comble de l’échelle d’humiliation ressentie par des patients. Personne ne vous dit cela, évidemment…
Aurait-il rappelé à son souvenir ces satanés métastases qui, opération ou pas, montèrent quand même sournoisement du côlon vers le foie. Qu’il faudrait du coup aussi opérer, dix mois plus tard, et en deux fois, lobe après lobe, à 3 mois d’intervalle, avec une putain de cicatrice géante qui ne voudrait jamais se refermer ?
Une seule opération, pas possible, madame ? Ah, non, ça fait trop en une seule fois, le mec n’y survivrait pas.
Processus en cours
En vue de renaissance fin Vingt, après une année de toute façon foutue.
Restart in progress.
Faut-il y voir une chance ?
Faute de perf,
ce dit çi
Seul contribuera
Cela limitera les dégâts
du malaise qu’il y a
À dire l’indicible :
ce qui ne se dit pas
Tant pis/tant mieux ?
Ach! daß weiß ich nicht Bescheid
Epa! Para istou não têm certeza nihuma…
Mieux vaut se replonger dans Malaisie, un truc de colon planteur de caoutchouc, ∑ lost in time, paru la même semaine que Amok de Zweig et Opium de Cocteau. Au moins, ça fait voyager…